Un rayon de soleil Lettre i du 7 mars 2022 « Tu viens de la paix, mais dans cette vie, tu vas devoir faire la guerre. »Voilà les mots qu’a posé Boris, mon ami astrologue, en février 2021, en explorant mon thème natal. Je dois dire que j’étais assez surprise. Moi qui pensait être sur un chemin de fluidité, où la créativité vient d’elle-même, naturellement… je ne voyais pas vraiment le lien avec mon expérience. De quelle guerre parle-t-on ? Bien-sûr, ces dernières semaines, mon intellect a fait des liens : « est-ce que le monde se prépare pour une troisième guerre mondiale ? Est-ce que c’est vraiment là, maintenant, que ça se passe ? » En réalité, non.La guerre, elle est à l’intérieur. Comme le dit si bien une de mes dernières chansons (que je ne dévoilerai pas avant la sortie de l’album, na!), la prison, celle qui nous envahit obstinément le cerveau, n’est pas quelque chose de physique — en tout cas, au départ. Quelle guerre doit-on mener pour vivre une « libération » ?Quels démons doit-on affronter à l’intérieur de nous ?Quelles vérités doit-on exposer au grand jour, même si elle feront scandale dans notre « société » interne ? Voici venu le temps de s’affronter.De se regarder en face.De ne plus se mentir. Voici venu le temps de faire un choix.Continuer de retenir nos élans parce qu’on a peur d’échouer ?Ou tenter le tout pour le tout, avec la foi derrière nous ? La première option, c’est étouffer notre âme — donc la tuer, à petit feu. Comme si on l’assiégeait, comme si on la laissait mourir de faim. Nous sommes nombreux à avoir commencé par ce choix-là, par conformisme, pour être aimé et intégré au groupe. Si on choisit la deuxième option (tôt ou tard, peu importe), il va falloir combattre, un peu chaque jour, les voix qui veulent nous saboter. Pas parce qu’elles sont méchantes ou n’ont pas de raison compréhensible d’exister.Il n’y a pas de morale ni de jugement de valeur dans ce combat.Juste la nécessité de transformer la violence destructrice en puissance créatrice. Cette guerre-là, qui soutient le chemin de vie, ne finit pas en carnage ; elle crée un nouveau monde intérieur, dont les personnages coopèrent plutôt que de se disputer le bout de gras. Elle muscle aussi le courage ; celui de dire un vrai oui, celui de dire un vrai non, celui d’effectuer les changements nécessaires pour être en vérité avec soi, et pour se mettre au service du vivant. Aujourd’hui, je suis allée souhaiter son anniversaire à une amie. Depuis septembre, elle est réserviste dans l’armée française. Bon timing !, m’a-t-elle dit avec une ironie complice. Je lui ai demandé, curieuse (et presque envieuse), si elle avait déjà appris à manier les armes. C’est aigre-doux. C’est vivant. La guerre éveille en moi une peur immense, et aussi une forme de flamme. Comme tout ce qui nous rend vulnérable, elle révèle l’intensité de l’expérience humaine : à quel point nous tenons à la vie, tout ce que nous sommes prêts à faire pour la défendre ou la protéger… au fond, elle révèle la force de notre engagement à cheminer dans la vie incarnée, jusqu’au bout. Si nous le pouvons, elle nous invite à dépasser la peur panique, à lâcher le discours victimaire, et à simplement ressentir de la gratitude pour le miracle d’être en vie, à cet instant. Car seul le présent compte.Chaque seconde.Comme un rayon de soleil qui se dépose sur ta peau. — S’inscrire à la lettre i pour recevoir chaque semaine des textes inspirés : https://bit.ly/lettre-i-d-andy Share this:TwitterFacebookWordPress:J’aime chargement… Publié par audrey_spice Voir tous les articles par audrey_spice